L’impossible pari du FC Saint-Louis/Neuweg
Au tour précédent, Gilles Mastroianni (à gauche) et Saint-Louis avaient sorti le grand jeu face à Besançon (4-0). Seront-ils capables de rééditer pareil exploit face à Sochaux ce soir ?
À 18 h, sur le terrain d’Illzach, le FC Saint-Louis/Neuweg tentera de gommer les quatre divisions d’écart qui le séparent du FC Sochaux. Au bout, un 16 e de finale face au Mans.
9 janvier 2010. À un peu plus de trois heures du coup d’envoi du 32 e de finale de la Coupe de France entre le FC Saint-Louis/Neuweg et le FC Sochaux, l’arbitre, Tony Chapron, décide de repousser la rencontre. Motif : terrain bosselé et dur, mettant en péril l’intégrité physique des joueurs. Il provoque la fureur des dirigeants et bénévoles ludoviciens et illzachois, qui avaient réalisé un travail titanesque pour déneiger la pelouse.
23 janvier 2010. À 18 h, ce match tant attendu va enfin pouvoir débuter. Les amateurs du CFA 2 vont pouvoir s’étalonner face aux professionnels de la Ligue 1, avec le rêve de marquer les esprits, en entrant dans l’histoire de la Coupe de France, qui recèle de nombreux exploits de moins nantis.
« Ils ont pris de l’avance »
Mais les données ne sont plus du tout les mêmes qu’il y a deux semaines. Tout à l’heure, le terrain sera dans un parfait état, juste un peu gras après la fonte des neiges et les récentes pluies. Le 9 janvier, il aurait permis de niveler les valeurs. Ce ne sera pas le cas ce soir. Ensuite, les Ludoviciens attendent toujours de reprendre le championnat (ce devrait être chose faite samedi prochain pour un fameux derby à… Illzach), alors que Sochaux a multiplié les rencontres depuis quinze jours : 0-0 à Boulogne, 0-2 à Monaco et 2-1 face à l’ogre lillois mercredi soir.
« Ils ont pris de l’avance sur nous, soupire Gilles Mastroianni, le milieu offensif ludovicien. Ce sera encore un peu plus compliqué pour nous physiquement. » Mercredi, il était installé dans les travées de Bonal pour suivre la prestation des Doubistes. « Ce n’est pas évident à juger, car le terrain était très difficile, glissant. C’était un bon match de Ligue 1, entre deux équipes qui oint cherché à produire du jeu. Les Sochaliens parviennent à garder le ballon, jouent à une ou deux touches de balle au milieu et sont vifs et rapides en attaque ? C’est très costaud. Lille l’était aussi et aurait pu l’emporter au vu de ses occasions. Pour nous, ce sera très compliqué, d’autant plus qu’on m’a dit que Francis Gillot comptait fortement sur la Coupe de France ».
« La donne a changé »
« Mine de rien, Sochaux est vraiment fort, approuve Cédric Decker, l’entraîneur ludovicien. Au tirage, cette équipe semblait jouable, mais elle vient de livrer de très bons matches. Ces derniers jours, j’ai vu une tout autre équipe, conquérante et agressive. La donne a changé ».
Cela n’effraie cependant pas davantage les Ludoviciens, qui attendent depuis si longtemps de pouvoir se mesurer au voisin de Ligue 1. « Cela fait plus d’un mois que le tirage au sort a eu lieu, note Gilles Mastroianni. Il est tant de jouer cette rencontre. Physiquement, nous sommes au point, nous avons livré deux bons matches amicaux durant ces semaines de préparation. Nous n’avons rien changé à nos habitudes, même si chacun, inconsciemment, a dû bien faire attention à ne pas se blesser ».
Cédric Decker pourra donc compter sur toutes ses forces vives, mis à part Alexandre Heyer, blessé à Illzach au 7 e tour. « Nous avons vraiment envie de jouer ce match, car depuis le tirage, une éternité est passée. Ça fait vraiment long. Et on ne l’appréciera peut-être plus de la même manière. Une chose est certaine : mes joueurs seront très motivés. Nos valeurs de cœur, d’engagement, de volonté et d’abnégation seront présentes, je n’ai pas besoin de m’inquiéter. J’espère juste que pour tous ceux qui ont préparé ce match, pour l’engouement suscité, la fête ne sera pas trop vite gâchée… »
Personne n’oubliera qu’au prochain tour, une nouvelle confrontation face à un club de Ligue 1, Le Mans en l’occurrence, est programmée. Cela décuplera encore la motivation des Ludoviciens. Qui n’avaient sans doute pas besoin d’une telle carotte pour se présenter à 200 %.
journal l'alsace