Coupe de France - Le FC Mulhouse en terrain minéAprès s’être entraînés durant de nombreux jours sur la neige, les joueurs du FC Mulhouse devraient retrouver tout à l’heure la pelouse boueuse de Marcq-en-Baroeul. Photo Denis Sollier Sur une pelouse qui devrait très vite se transformer en véritable bourbier et face à une formation de Marquette qui n’aura rien à perdre devant ses 1500 supporters, le FC Mulhouse s’attend à un difficile combat cet après-midi (14 h) du côté de Marcq-en-Baroeul. Une place en 16 e de finale est au bout de l’effort.Au départ, le terrain aurait dû être vert. Puis blanc, le week-end dernier, lorsque la Fédération prit la sage décision de reporter la rencontre suite aux conditions météorologiques infernales. Cette après-midi, il devrait finalement être vert au coup d’envoi, puis brun dès les premiers duels. « Un vrai petit bourbier », prédisait hier l’entraîneur de l’US Marquette Thierry Villain, en regardant « tomber des cordes » depuis sa fenêtre. « La pelouse était déjà en plein dégel depuis jeudi, ça ne va pas arranger les choses. Mais comme il devrait faire beau ce dimanche, le match devrait bien avoir lieu… »
Enfin, est-on tenté d’écrire. Car le feuilleton de ce match qui a déjà été fixé à quatre moments différents a semble-t-il assez duré. D’un côté comme de l’autre, on souhaite désormais ardemment passer aux actes et à la vérité du terrain. « Ça fait depuis le 28 décembre que l’on s’entraîne dans des conditions dantesques et ça fait surtout depuis le 13 décembre qu’on n’a pas disputé le moindre match officiel (Ndlr : la rencontre de championnat face à Colmar avait également été reportée), ce n’est même plus des fourmis qu’on a dans les jambes ! sourit Albert Falette, l’entraîneur mulhousien. On a désormais un grand besoin de compétition. On a hâte de lâcher les chevaux. »
Si les pseudo entraînements sur dix centimètres de neige ne lui ont pas permis de situer techniquement ses joueurs en cette période de reprise, le technicien mulhousien se dit néanmoins « rassuré » par le comportement de ses troupes. « Les mecs ont faim et n’ont jamais rechigné à la tâche. Mentalement, ils sont prêts et c’est le plus important car le match se jouera là-dessus. Au coup d’envoi, je le répète, il n’y aura plus de favori et plus de Petit Poucet, mais deux équipes prêtes à tout pour se hisser en 16
e de finale. »
La logique purement hiérarchique aura donc beau plaider largement en faveur des Mulhousiens au coup d’envoi (Ndlr : quatre divisions séparent le FCM de l’US Marquette en championnat), la réalité du terrain pourrait être nettement moins limpide.
« Il faudra aller au combat »« J’ai entendu certaines personnes parler de « formalité » ces derniers jours. Eh ben pour moi, ces personnes ne connaissent pas le foot, poursuit le coach haut-rhinois. Les joueurs et moi savons très bien ce qui va nous attendre dans le Nord. De nombreux paramètres seront contre nous. Si on veut avoir la chance de poursuivre l’aventure , il faudra aller au combat, jouer à notre meilleur niveau et respecter cette équipe de Marquette qui possède de très bons joueurs, à commencer par deux anciens pros (le gardien Grégory Legrand et l’attaquant Mathieu Maton), et qui est pétrie de qualités. »
Lancé sur une exceptionnelle série de cinq accessions consécutives en championnat, déjà présent au 8
e tour de l’épreuve l’an passé, le « petit » club nordiste n’est effectivement pas là par hasard. Et il n’a d’ailleurs aucune intention de s’arrêter en si bon chemin. « Mes mecs sont très joueurs, sourit l’entraîneur Thierry Villain. Devant une équipe de Mulhouse qui est pour moi une équipe professionnelle, ils savent que leur marge de manœuvre est réduite, mais c’est aussi ça qui leur plaît ! Pour certains, ce match sera le plus important de leur petite carrière, ils n’ont pas envie de se louper. »
Inutile de préciser que le FC Mulhouse, dont l’objectif de la saison (la montée en National) est déjà bien compromis et dont les finances ne sont pas au beau fixe, n’aura pas plus envie de rater la marche. Une élimination face à un club de Promotion d’honneur à ce stade de la compétition replongerait forcément les Mulhousiens dans le doute et, allez savoir, dans la crise.
Pierre ChatelusL'Alsace du 17/10/2010