Gilles Mastroianni (FC Mulhouse) : « Il vaut mieux jouer les SRC tout de suite. » (Photo DNA - Marc Rollmann)
Régis Kittler (SR Colmar) : « Respecter nos fondamentaux et rester cohérent. » (Photo DNA - Michel Petry)
« L'adversaire, on s'en fout ! »
C'est l'affiche de ce 5e tour de Coupe de France : le FC Mulhouse reçoit les SR Colmar, demain (18 h) au Stade de l'Ill. Ce derby au sommet de la CFA avant l'heure sonne également les retrouvailles entre l'ancien Mulhousien, Régis Kittler, et l'ex-Colmarien Gilles Mastroianni.
- Cette rencontre face à votre ancien club a-t-elle un parfum particulier ?
Régis Kittler : - Pas vraiment. Mulhouse, c'est derrière moi depuis longtemps. L'adversaire, on s'en fout ! La seule chose qui m'importe, c'est que l'on se qualifie pour le tour suivant.
Gilles Mastroianni : - Ce sont mes deux seuls clubs alors bien sûr c'est particulier. Mais c'est surtout un plaisir. Je mange souvent avec des joueurs de Colmar, où j'habite encore. J'ai beaucoup de potes en face. Mais je vais laisser cela de côté pendant les 90 ou 120 minutes du match. On ira manger ensemble après.
- Regrettez-vous de vous affronter aussi tôt dans la compétition ?
R. K. - Pas forcément. On ne sait jamais si une « CFA » va être plus facile à négocier qu'une équipe qui joue en championnat départemental. On a parfois tendance à se déconcentrer, même inconsciemment.
Au moins contre Mulhouse, on sait ce qui nous attend. Si on veut passer, il faudra être à fond du début à la fin.
« Ils n'ont pris
que deux buts
en neuf journées.
C'est énorme ! »
G.M. - J'aurais préféré un « petit », même si on n'est pas sûr de gagner. On peut affronter une équipe de Promotion et perdre. On préfère toujours une équipe qui joue à un niveau inférieur. On verra après le match si c'est un bon tirage ! Il vaut mieux jouer les SRC tout de suite. Si c'est pour les affronter aux portes des 32es et perdre, ce serait encore plus décevant.
- Comment avez-vous vécu le début saison de votre formation ?
R.K. - Très bien forcément. Avec le coach et tout le groupe, on s'est fixé une ligne de conduite et pour l'instant, on s'y tient. On est dans la remise en cause permanente et ça nous réussit.
G. M. - On réalise un bon début de championnat. On a perdu deux points sur tapis vert mais c'est de l'histoire ancienne. Malgré cela, on est toujours au contact des premiers. On a trouvé une certaine cohésion. Nous pourrons faire un bilan un peu plus tard.
- Et celui de votre adversaire ?
R.K. - Ils n'ont que cinq points de retard sur nous. Ils restent sur une victoire à l'extérieur et une à la maison. C'est une équipe qui a touvé sa vitesse de croisière.
G.M. - Je suis surpris par le fait qu'ils n'aient pris que deux buts en neuf journées. C'est énorme ! Pour le reste, je ne suis pas étonné. La force de l'an dernier, le mental et le collectif, est toujours là.
J'ai souvent Régis (Kittler) au téléphone, il me dit qu'ils ne sont impressionnés par aucune équipe. Ils jouent avec leurs qualités. J'espère que cette réussite va les poursuivre... mais derrière Mulhouse ! Je pense que Colmar va rester dans le haut de tableau.
- Que représente votre ancien club dans votre parcours ?
R.K. - Le FCM, c'est le club de mes débuts, mon premier club pro. Des poussins jusqu'au centre de formation, j'ai tout connu là-bas. Je ne l'oublie pas. Et puis le Stade de l'Ill, j'y ai joué tellement de matches...
Mais je n'ai aucun mal à mettre tout ça de côté. Ça fait cinq ans que je suis à Colmar. C'est ici que je m'investis à fond !
G.M. - C'est là-bas que j'ai explosé. Pour les jeunes, il n'y a pas mieux que le FCM. Mais à Colmar, j'étais en confiance et c'est peut-être pour cela que j'ai pu m'exprimer.
J'ai souvent été blessé lors de mes deux première saisons aux SRC. Mais on m'a toujours fait confiance et je remercie encore le club. On peut être mis de côté rapidement. Grâce à mon travail et mon mental, je suis revenu et j'ai pu vivre ce parcours en Coupe de France (8es de finale en 2006) et la montée en CFA.
« Ils visent le haut du tableau,
nous le maintien.
La logique voudrait
qu'ils soient devant nous »
- Quelle est la clé pour les battre ?
R.K. - (Il sourit) Ah ça... Je ne dirais rien là-dessus. Plus sérieusement, il n'y a rien de particulier à faire. Seulement respecter nos fondamentaux et rester cohérent avec ce que l'on a fait depuis le début.
En tous cas, si les deux équipes sont à 100 %, je m'attends à un sacré match, avec de l'engagement et du spectacle.
G.M. - Continuer à jouer sur nos qualités et pas en fonction de l'adversaire. On développe du jeu en ce moment tout en étant efficaces. Face à une équipe comme Colmar, la première demi-occasion, il faudra la mettre au fond.
- Qui sera devant l'autre à la fin du championnat ?
R.K. - Je souhaite surtout que l'on soit le plus haut possible. Il ne faut pas se tromper de but. Les Mulhousiens n'ont ni le même objectif ni les mêmes moyens que nous. Ils visent le haut du tableau, nous le maintien. La logique voudrait qu'ils soient devant nous...
G.M. - Je ne veux pas me prononcer ! Plus sérieusement, si Colmar finit devant nous, tant mieux pour eux. Mais j'espère que le FCM sera devant tout le monde, pas seulement les SRC.
Recueilli par S.G. et M.Pf.
Édition DNA du Ven 17 oct. 2008