Coupe de France / Les SR Colmar se qualifient face au FC Mulhouse (2-3 a.p.) Avantage ColmarLoïc Fortuna (à gauche) et Gilles Mastroianni : duel épique entre anciens équipiers. Les deux joueurs sont sortis sur blessure. (Photo DNA - Philip Anstett)
En s'imposant au stade de l'Ill, samedi en Coupe de France, les Colmariens ont mis à mal la suprématie départementale exercée jusqu'alors par les Mulhousiens. Retour sur le match en cinq questions.LE MATCH A-T-IL TENU SES PROMESSES ?
Une fois le but mulhousien inscrit (7e'), la rencontre est devenue monotone jusqu'aux premières poussées colmariennes à l'heure de jeu. Avant de basculer avec l'égalisation des Verts à moins de dix minutes de la fin.
La prolongation fut exceptionnelle, plus au niveau de l'intensité que de la qualité technique. Mais au final, ce match restera dans l'histoire des clubs. Dans celle des SRC, au moins...
OU COLMAR A-T-IL FAIT LA DIFFÉRENCE ?
Soixante-quatorze minutes pour un moment-clé, c'est bien long. C'est pourtant là, entre la 7e minute (ouverture du score par Thomas Régnier, le meilleur mulhousien) et la 81e' (égalisation de Pape Dieye) que les SRC ont fait preuve d'indiscutables qualités mentales pour aller chercher la victoire.
« Plus qu'une équipe,
une famille »Ils avaient raté le coche une première fois entre la 56e' et la 62e', quand Balogou, par deux fois, puis Dieye ne parvenaient pas à convertir la domination colmarienne en but, ils ont trouvé l'ouverture en fin de rencontre après avoir laissé passer l'orage mulhousien.
Intransigeants dans les duels, à l'image de Mathieu Guy, les Verts ont su courber l'échine au bon moment. Tous ensemble. « C'est plus qu'une équipe, c'est une famille », remarquera Dieye.
L'ARBITRAGE A-T-IL INFLUÉ SUR LE RÉSULTAT ?
Comme bien souvent, ce sont les histoires de penalty qui ont fait couler beaucoup de salive. Par deux fois, les Mulhousiens se sont sentis lésés. Pas forcément à raison.
Juste avant la mi-temps, lorsque Créquit tombait dans la surface, encerclé par trois défenseurs verts, l'arbitre considérait, à juste titre, qu'il n'y avait pas faute.
A la 111e', Balogou, parti en contre-attaque était fauché par Kersanne. Là encore, bonne décision de M. El Hamidi : le croc-en-jambe avait bien eu lieu à l'intérieur de la surface. Mais le fait d'avoir d'abord sifflé un coup franc puis de se déjuger en indiquant le point de penalty, accentuait la colère mulhousienne.
Albert Falette, contestait d'ailleurs cette décision, mais concluait sagement : « Je suis plus en colère après les deux premiers buts encaissés. »
LA DÉFENSE MULHOUSIENNE ÉTAIT-ELLE A LA HAUTEUR ?
C'est un des points montrés du doigt par l'entraîneur mulhousien. L'arrière-garde mulhousienne s'est souvent montrée fébrile. Milazzo a eu du mal face à la vivacité de Balogou ou le jeu en déviation de Dieye, impérial dans les airs. Holbein s'en est un peu mieux sorti, mais a perdu son duel le plus important au coude à coude avec Dieye pour l'égalisation.
A droite, Astier a d'abord souffert face aux montées de Fortuna et au jeu long de Kittler mais s'est bien repris par la suite. Ce fut l'inverse pour Kersanne qui s'est éteint au fil du match et a permis à Mezriche de se montrer de plus en plus aux avant-postes.
« Je ne pouvais
pas les sortir »
Mais plus qu'une faillite collective, c'est également le travail de sape de la doublette hyper complémentaire, Balogou - Dieye, qui a forcé les erreurs et gêné la relance mulhousienne.
« J'avais des solutions de rechange, dira d'ailleurs Damien Ott, mais c'est bien simple : je ne pouvais pas les sortir. »
ET FINALEMENT ?
Les Colmariens reprennent une dose de confiance (en avaient-ils besoin ?) tandis que Mulhouse voit sa série de deux victoires (en championnat) stoppée.
Point noir pour les deux équipes, les blessés. Petite entorse de la cheville pour Fortuna à Colmar, souci d'épaule pour Bourouina et Mastroianni à Mulhouse. Le FCM risque également de perdre Astier pour un bout de temps, le défenseur a été expulsé après le match.
Une seule certitude, la revanche, programmée pour le 6 décembre dans la même enceinte, s'annonce déjà comme un grand moment.
M. Pf.Édition DNA du Lun 20 oct. 2008