Pouliquen : « À Colmar, on ne sera pas loin du 50-50 »
Yvon Pouliquen s’attend à un véritable défi ce dimanche sur la pelouse des SR Colmar.
Vainqueur de la Coupe de France en 2001 et 2002, l’entraîneur messin Yvon Pouliquen sait mieux que personne ce qui attendra ses joueurs sur la pelouse du Stadium de Colmar, demain (14 h 30). « On sera en danger », prévient-il.
Yvon, quand on baigne dans le monde pro, un 8 e tour de Coupe de France fait-il rêver ?
Rêver, peut-être pas, mais envie, certainement. N’importe quel footballeur, qu’il soit pro ou amateur, a envie de passer le plus de tours possibles et de faire parler de lui. Mes joueurs ont aussi envie d’aller loin dans cette épreuve et de, pourquoi pas, se frotter à un gros club de L1, comme Lyon ou l’OM. Ce n’est pas parce que nous sommes en Ligue 2 que la Coupe de France ne nous fait pas envie, au contraire.
Vous êtes donc bien sensible au charme de cette épreuve…
On pourra dire tout ce qu’on veut ou inventer n’importe quelle autre compétition, la Coupe de France restera toujours la plus belle dans le cœur de ceux qui aiment le foot.
Il y a toujours un petit parfum enivrant, un petit peu d’électricité dans l’air. Quand on pense à la Coupe de France, on pense tout de suite aux exploits retentissants des petits clubs amateurs. Souvenez-vous Calais par exemple !
On se souvient surtout que vous êtes l’un des rares entraîneurs à avoir remporté deux fois cette épreuve avec deux clubs différents…
C’est vrai. Je l’ai gagnée avec le Racing Strasbourg en 2001 et avec Lorient en 2002. Nous ne sommes effectivement pas très nombreux dans ce cas.
Je crois même être le seul à avoir réussi à la gagner deux années de suite (Ndlr : Alain Perrin a également réalisé cette performance en 2007 et 2008 avec Sochaux et Lyon).
« Si on est allé les superviser deux fois, ce n’est pas un hasard »
Comment sentez-vous votre équipe actuellement ?
Mon équipe avait montré quelques faiblesses devant Clermont et Arles ces dernières semaines, mais elle s’est bien ressaisie le week-end passé face à Ajaccio (succès 2-0). Elle a corrigé le tir et c’est encourageant.
On vous sent heureux à la tête de cette équipe…
Je le suis ! J’ai à ma disposition plus de 20 joueurs qui vivent bien ensemble et qui ont envie de progresser.
À l’entraînement, je peux vous dire que ça bosse dur. Il n’y a qu’à voir nos progrès durant cette première partie de saison. Inefficaces lors des premiers mois, on a su collectivement remonter au classement.
Quand on vous dit « SR Colmar », à quoi pensez-vous ?
Au danger. Franchement, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit. Ce match, on ne le prend pas à la légère. Si on est d’ailleurs allé superviser deux fois cette équipe (Ndlr : lui-même s’est rendu à Nancy alors que son adjoint était samedi dernier à Besançon), ce n’est pas un hasard. Si Colmar est en tête du CFA, ce n’est pas un hasard non plus. On le sait : on sera en danger à Colmar.
Vous avez assisté à la victoire des SRC à Nancy (0-3) voilà deux semaines. Qu’en avez-vous retenu ?
Je me souviens d’une équipe qui possède des facilités pour se projeter vers l’avant. Elle se regroupe également très vite derrière quand elle n’a plus le ballon et elle n’encaisse finalement que très peu de buts. C’est une formation complète qui fera tout pour saisir la moindre opportunité.
Le grandissime favori pour demain, ça reste le FC Metz, non ?
Grandissime favori, certainement pas. Deux divisions d’écart, ce n’est pas un gage de sécurité. Et puis l’écart sera forcément atténué par l’extrême motivation des Colmariens. Eux, c’est sûr, seront à 120 %. Et puis l’état du terrain ou la météo peut toujours niveler les valeurs. Franchement, pour moi, on ne sera pas loin du 50-50.
Le fait que le match soit retransmis par Eurosport est-il une bonne chose pour que vos joueurs ne prennent pas le rendez-vous par-dessus la jambe ?
Oui, je crois (rires) ! Ils savent au moins qu’ils n’auront pas le droit d’être ridicules ! Mais j’ai confiance en mes joueurs. Ils sauront se montrer concentrés et appliqués.
Personnellement, vous allez retrouver une région que vous connaissez bien. Resterez-vous dans le coin après le match ?
Malheureusement non. Le travail m’attend. Je n’aurai donc même pas l’occasion de faire un petit tour au marché de Noël (rires). De toute façon, tous les hôtels sont pleins depuis des mois. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous ne pourrons pas venir à Colmar dès ce samedi.
Vous ferez donc la route le dimanche ?
Eh oui, on viendra le matin, on jouera et on repartira dans la foulée. Ce dimanche, on fera comme les amateurs !
Recueilli par Pierre Chatelus
journal l'alsace