FCM « Mastro », c’est trop ! Gilles Mastroinanni (n° 10) a fait le show, hier soir au stade de l’Ill. Le gardien lillois Butelle s’en souviendra. Photo Jean-François Frey Grâce notamment à deux magnifiques buts de son meneur de jeu Gilles Mastroianni, le FC Mulhouse a dominé brillamment la réserve lilloise 2-0, hier au stade de l’Ill. Le FC Mulhouse n’avait plus gagné dans son jardin du stade de l’Ill depuis le 23 août dernier. Battu par Besançon (0-1) et contraint au match nul face à la réserve du Racing Strasbourg (1-1), il s’est donc rassuré hier soir en renouant avec la victoire et en dominant logiquement une formation lilloise qui est passée complètement au travers de sa première mi-temps et dont la réaction fut beaucoup trop tardive pour inverser le cours des événements.
Décimé par la suspension de Thomas Régnier et la blessure de Kamel Benali, le secteur offensif mulhousien suscitait bien des interrogations au coup d’envoi. Mais ce FCM version 2008-2009 a prouvé qu’il avait de la ressource, le duo Crequit-Mastroianni ayant rendu une copie proche de la perfection. Pour son premier match en CFA, le jeune Guillaume Crequit a donné le tournis à son vis-à-vis Nicolas Plestan, 83 matches de L1 et 13 matches de Ligue des champions au compteur. Quant à Gilles Mastroinanni, lui, il a tout simplement fait basculer la rencontre sur deux exploits personnels.
48 secondes, un butLe match ? Il ne peut pas mieux débuter pour le FCM qui ouvre le score sur sa toute première possession de balle, après seulement 48 secondes de jeu. À l’origine du mouvement depuis la ligne médiane, Mastroianni s’appuie sur Crequit aux trente mètres puis s’en va transpercer tout le rideau défensif lillois pour tromper Butelle d’un petit extérieur du pied.
D’emblée en tête au tableau d’affichage, le FCM ne relâche pas l’étreinte pour autant. Si bien que le premier quart d’heure est tout à l’avantage des coéquipiers de Milazzo, agressifs à souhait et bien installés dans leur 4-4-2. Pour assister à la première action des doublures lilloises, il faut attendre la 24e minute de jeu et un coup-franc aux 25 mètres frappé par Taravel. Le tir est puissant, bien travaillé, mais Potel, le gardien mulhousien, parvient à le dévier in extremis sur son poteau.
Son homologue nordiste n’est pas en reste puisque dans la minute qui suit, lui aussi dévie du bout des gants une magnifique volée d’Astier sur sa propre barre transversale.
Un poteau partout, le spectacle est bel et bien au rendez-vous. Mais le plus savoureux reste encore à venir pour les supporters mulhousiens. À l’approche de la demi-heure de jeu, Mastroianni offre effectivement un nouveau récital technique pour le second but du FCM. Profitant cette fois d’un ballon très mal négocié par le milieu de terrain lillois, le meneur de jeu mulhousien prend de vitesse Plestan, élimine Butelle d’un crochet puis trouve le chemin des filets d’un petit tir croisé. Du grand art.
Sonnés, les hommes de Pascal Plancque tentent de réagir en fin de période, par l’intermédiaire de Lyng dont la magnifique volée excentrée est claquée par Potel (42e).
La seconde période baisse très largement d’intensité. Sûrs de leur fait, bien en place, les Mulhousiens se contentent de gérer leurs deux buts d’avance face à une escouade lilloise trop timorée et quasiment jamais dangereuse. Quasiment… puisque Nini, à la 72e, place la première frappe cadrée du LOSC dans cette deuxième mi-temps et trompe Potel (2-1).
Le suspense de la rencontre s’en retrouve totalement relancé. Les coéquipiers de Plestan jettent leurs dernières forces dans la bataille face à une défense mulhousienne brusquement mise sous pression. Mais la révolte lilloise est trop tardive. Les quatre points restaient jusqu’au bout propriété du FCM.
Pierre Chatelus
L'Alsace du 12/10/2008