FC Mulhouse
À la folie ? Pas du tout FC MULHOUSE 0 EA GUINGAMP 1OAS_AD('Position1');
MULHOUSE. Stade de l’Ill. Temps frais. Pelouse bosselée. 3000 spectateurs environ. Arbitrage de M. Piccirillo, assisté de MM. Benech et Harchay. Mi-temps : 0-1.
But : Giresse (38
e) pour Guingamp.
Avertissements : Bamba (80
e), Louhkiar (87
e) pour Mulhouse ; Gilmar (26
e), Deroff (69
e) pour Guingamp.
FC Mulhouse : Péron – Cissé (puis Bantsimba 84
e), Holbein, Amzine - Milazzo (cap), Bourouina (puis Louhkiar 75
e), Bantiti, Bamba, Zaien – Hakkar (puis Lo 64
e), Benkajjane. Ent : Falette.
EA Guingamp : Trévisan – Deroff, Colleau, Bassila (cap), Saad (puis Delgado 65
e) – Djoman, Bellugou, Hamroun (puis Grax 65
e), Giresse, Soumah – Gilmar. Ent : Zvunka.
A l’image de l’attaquant Hassan Benkajjane, qui a dû se contenter d’une seule frappe contrée par un défenseur, le FCM a cruellement manqué d’inspiration dans le domaine offensif. Photo Mathieu Lerch Dans un stade de l’Ill qui ne demandait qu’à vibrer, le FC Mulhouse n’a de loin pas été ridicule, hier, face à Guingamp. Mais il s’est montré parfaitement incapable d’enflammer la rencontre et de se montrer dangereux. Il n’y avait donc pas de place pour lui en 8
e de finale de la Coupe de France (0-1).
À force de voir chaque année certaines équipes venues de «nulle part» multiplier les exploits et défrayer la chronique, on finit naïvement par croire que la Coupe de France s’offre assez facilement. Qu’elle distille sans trop rechigner gloire et lumière à la première équipe « bénie » par les tirages au sort et suffisamment outillée pour franchir les premiers tours obscurs.
Hier, au stade de l’Ill, cette même Coupe de France a ramené tout le monde à la raison. Et rappelé surtout aux joueurs mulhousiens la somme de qualités et de vertus qu’elle exige avant de dérouler son tapis rouge. Être sérieux, bien organisé et respectueux de l’adversaire sont des choses importantes. Mais malheureusement encore insuffisantes pour espérer faire trébucher une formation de Guingamp pensionnaire de Ligue 2 et bien déterminée à conserver le plus longtemps possible son titre acquis au stade de France en mai dernier.
Ce dimanche, la recette de l’exploit nécessitait des ingrédients supplémentaires pour le FCM. Pour faire vite, on écrira les mots « imagination », « création », « extravagance ». Un peu de folie, quoi !
Quand on veut renverser des montagnes, il faut pouvoir êtredéraisonnable. Etre prêt à viser l’impossible et à fuir pour cela, à un moment ou l’autre des débats, les chemins balisés et les schémas préétablis.
C’est beaucoup de tout cela qui a manqué hier après-midi à des Mulhousiens manifestement trop sages dans leurs décisions et beaucoup trop prévisibles dans leurs mouvements. « Les joueurs n’ont peut-être pas suffisamment cru en eux », déplore l’entraîneur Albert Falette, sitôt le coup de sifflet final. « On aurait peut-être dû pousser un peu plus », explique de son côté Mehdi Bantiti, juste avant que Hassan Benkajjane ne regrette quant à lui « des risques qui n’ont pas été pris assez tôt. »
Auteur de 12 buts depuis le début de cette Coupe de France, l’avant-centre mulhousien n’a cette fois même pas eu l’occasion de tester la vigilance de Trévisan. Le gardien breton n’a d’ailleurs strictement rien eu à faire durant les 90 minutes de jeu. « C’est ce qui est frustrant, renchérit Benkajjane. Il y avait forcément de la place pour mettre beaucoup plus cette défense de Guingamp sous pression, d’autant que la seconde période a été à notre avantage.
Mais c’est ce but que nous prenons (frappe croisée magnifique de Giresse à la 38
e ) qui nous a mis dedans.
Ensuite, nous avons toujours été tiraillés entre le désir de jouer plus vers l’avant et la peur de prendre un 2
e but qui mettait fin à tout suspense. Bref, on n’a pas su gérer. »
À force de se focaliser sur son replacement défensif et sur la guerre du milieu de terrain, à force d’attendre les deux ou trois situations chaudes qui se présentent généralement en fin de rencontre mais qui ne sont jamais venues ce dimanche, le FC Mulhouse s’est donc perdu dans une fin de match sans saveur. Dommage pour un public qui attendait, lui, de la fureur et beaucoup de bonheur.
Pierre Chatelus
L'Alsace du 25/01/2010