Football
Avant FCM - Guingamp en 16e de finale (demain 14h 30) La Coupe à tout âge Laurent David, l'ancien joueur du FCM désormais à Plabennec, avait créé la surprise en éliminant les Niçois en 32es de finale. (Photo Le Télégramme - Patrick Tellier)
Laurent David a une carrière de joueur professionnel qui débute en 1991, avec Brest, et se poursuit aujourd'hui à Plabennec, à 39 ans. Avec deux quarts de finale, ce milieu de terrain au jeu généreux en a connu des aventures en Coupe de France, avec le FC Mulhouse (1998) et Grenoble (2001). Désormais manager-joueur à Plabennec, il n'a pas fini d'y vivre des « jours de gloire » dans l'attente d'un 16e à venir.
A 39 ans tout juste frappés - il est né un 9 janvier -, si Laurent David continue à jouer, c'est en grande partie pour ce type de match. La Coupe de France, il y a vécu de jolis moments dans sa longue carrière. Deux fois, il est allé jusqu'en quart, sans réussir à en passer le cap. En 2001, avec Grenoble (National), il est sorti par Troyes (D1) après prolongation (2-4).
Souvenirs de lutte
avec Hervé MilazzoA ses côtés évolue alors Hervé Milazzo qu'il a connu au FC Mulhouse. Avec le FCM d'ailleurs, les deux copains avaient déjà buté en quart de finale, à Guingamp (0-1). C'était en 1998 et le Breton s'en souvient.
« On avait perdu dans les arrêts de jeu, sur un but d'Anthony Bancarel. Pendant tout le match, on avait souffert, mais cela reste un bon souvenir. C'est quand même un "quart". »
Guingamp, c'est l'adversaire de ces 16es, demain. En voisin, Laurent David connaît : « C'est une équipe de Coupe, même si cette saison elle a du mal. Sur un match tout est possible, et je suis bien placé pour le dire. »
A Plabennec aujourd'hui, l'ancien du FCM continue son histoire avec le ballon rond. Il le fait désormais rouler en National dans ce club, près de Brest, qui réussit des miracles.
Avec ses 8 000 habitants et son budget riquiqui, l'équipe a montré du culot et... sorti Nice au tour précédent. « C'était chez nous, dans un stade remonté. Ces jours-là, on sent que le match peut tourner dans notre sens. »
Ses jambes oublient alors leur âge, elles courent dans tous les sens à s'en faire péter de plaisir le palpitant. Chez lui, les années ne se lisent que sur son visage, pas dans son jeu.
« A 39 ans, on apprend à gérer, et puis j'ai des milieux défensifs qui courent dans tous les sens », rigole-t-il. A Plabennec, il y a pas mal d'apprentis rejetés du monde professionnel - Brest en lâche toujours quelques-uns - et qui se voient ici offrir une seconde chance.
De la gloire à l'anonymat
Ils sont étudiants ou travaillent, mais ils continuent à vivre leur sport à haut niveau. Laurent David en est le manager-joueur.
« La Coupe de France, c'est une aventure. D'un tour à l'autre, on ne sait pas contre qui on va tomber. Tout dépend du tirage au sort. On a battu Nice et tout le monde a parlé de nous. Si on est ensuite sorti par Thiers ou Nancy, on va retomber dans l'oubli. On risque de se faire sortir dans l'anonymat. »
Lui, l'ancien professionnel, y est habitué. « On y apprend à vite passer à autre chose. »
Avec Mulhouse, en 1998, il avait vécu en Coupe de France cette épopée qui paraît folle aujourd'hui avec des victoires sur Auxerre puis Cannes.
« C'était bizarre, on ne pouvait pas se permettre d'être heureux parce que dans le même temps il y avait le championnat. Cette saison-là, on est descendu. »
Le Breton - né à Saint-Brieuc - reste le dernier buteur du FCM en D2, face à Wasquehal (1-2).
« Je ne me fais pas de souci pour Mulhouse. Un jour ou l'autre, ça revient toujours dans une ville de foot. Déjà, je leur souhaite bonne chance pour la Coupe. Face à des équipes d'un niveau supérieur, on peut jouer sans pression, pour le seul plaisir. Il n'y a que dans notre sport qu'on voit chaque année des surprises. C'est notre jour de gloire. Quand c'est l'inverse, on ressent une espèce de honte. »
Il l'a aussi vécue, pas plus tard qu'en 1997, avec le FCM face à Saint-Louis. « On avait pris un but et on n'avait pas su revenir. Nous étions passés pour des minables. C'était juste avant les vacances. Quand on est « pro », jouer un match de Coupe de France contre des amateurs embête tout le monde au club. En face, il y a onze mecs hyper motivés. C'est l'hiver, le terrain n'est souvent pas terrible... »
Serge Bastide
DNA du 23/01/2010