Le FC Mulhouse a toujours eu un temps de retard hier contre Amnéville. La sanction a été impitoyable : 4-1 et une grosse colère du président mulhousien Alain Dreyfus. Photos Denis Sollier
FC MULHOUSE 1 AMNÉVILLE 4
MULHOUSE. Stade de l’Ill. Temps beau. Pelouse excellente. 400 spectateurs. Arbitrage de M. Février, assisté de MM. Forthoffer et Roth. Mi-temps : 1-2.
Buts : Benkajjane (6 e) pour Mulhouse ; Marques (16 e et 78 e), Sahin (22 e), Joly (53 e) pour Amnéville.
Avertissements : Castillo (29 e) pour Mulhouse ; San Andres (19 e), Nocilla (62 e) pour Amnéville.
Mulhouse : Potel - Cissé, Holbein, Castillo, Grosperrin (puis Balogou 59 e) - Milazzo (cap), Amzine, Bamba (puis Bourouina 76 e), Bantsimba - Benkajjane, Gbaguidi (puis Chirouf 64 e). Ent : Falette.
Amnéville : Suzanne (cap) - Nocilla, Joly (puis Sissoko 73 e), Culianez, San Andres - Mura, Steinmetz, Natanelic, Menaï (puis Yildiz 56 e) - Marques, Sahin (puis Bourgeois 76 e). Ent : Carzaniga.
Apathique et maladroit, le FC Mulhouse a été balayé sur sa pelouse hier soir par une formation d’Amnéville en pleine bourre (1-4). Un affront de trop pour le président Alain Dreyfus qui est monté au créneau sitôt le coup de sifflet final.
On a cherché, on n’a pas trouvé. Mais une chose est certaine : cela fait très longtemps que le FC Mulhouse n’a plus subi un tel revers à domicile dans le cadre du championnat. 4-1 : le verdict tombé hier soir sur la tête des Mulhousiens est cinglant. Et il ne souffre surtout d’aucune contestation, ce qui est à l’évidence le plus inquiétant pour une formation dont l’objectif affiché est la montée en National au mois de mai prochain.
Débordé dans les grandes largeurs par son adversaire, terriblement maladroit défensivement, le navire mulhousien a sombré corps et âme sur une pelouse où il demeurait encore invaincu à l’heure du coup d’envoi. Une semaine après avoir déjà subi la domination de Compiègne, le tableau est sombre. Pour ne pas dire très sombre. « On a été catastrophiques, on a joué comme une équipe de Promotion d’honneur et je suis furieux », assénait dès le coup de sifflet final le président Alain Dreyfus, dont la première réaction a été de nommer Maurice Schmitt en tant que directeur sportif, lequel sera placé « au-dessus d’Albert Falette ».
Des premiers changements
« Il faut qu’on s’entraîne plus car on se fait marcher dessus par une équipe qui a pour moi le niveau CFA 2, poursuivait-il. Il est impératif que les joueurs s’entraînent plus. Dorénavant, il y aura d’ailleurs entraînement le lundi à 10 h et à 16 h. Il faut qu’ils prennent tous conscience qu’ils ont des devoirs envers le club et pas uniquement des droits. Cette équipe vaut trois fois plus chère que n’importe quelle autre. Ce n’est plus possible ! Pour le moment, ce sont les seuls changements décidés. Mais si la situation empire encore, il y en aura d’autres. Et ce ne sera pas uniquement au niveau du recrutement. »
Inutile d’être devin pour comprendre que l’entraîneur Albert Falette se trouve donc également dans le collimateur présidentiel et que l’ensemble du club est ce matin au bord de la crise de nerfs. Reste désormais à savoir si l’homme fort mulhousien a réagi hier soir sous le coup de la colère ou si ses paroles ont été véritablement réfléchies...
La rencontre ne pouvait pourtant pas mieux débuter pour le FCM qui marquait sur sa toute première occasion. Lancé côté gauche par Amzine, Gbaguidi offrait un véritable caviar à Benkajjane dont la reprise instantanée ne laissait aucune chance à Suzanne (6 e). Le train mulhousien était lancé, mais il allait connaître assez vite quelques soucis techniques, notamment à la 16 e, lorsque Marques échappait à la vigilance de la défense pour tromper Potel de près (1-1).
Sur une nouvelle hésitation de Grosperrin et Gbaguidi, Marques récupérait le cuir puis décalait son compère Sahin dans l’axe. La suite était limpide, la frappe de l’attaquant lorrain se fichant sous la barre d’un Potel médusé (1-2).
Cette fois, l’affaire prenait vraiment une mauvaise tournure et l’absence de véritable réaction côté FCM n’inspirait rien de bon pour la suite.
Le début de seconde période n’inversait d’ailleurs rien à la donne. Pis, il confirmait l’ascendant des Lorrains sur les débats. Plus incisifs dans les duels et surtout plus rapides que leurs vis-à-vis, ils s’offraient même le luxe de marquer un 3 e but par Joly, tout heureux de profiter d’une nouvelle perte de balle mulhousienne pour tromper, seul au monde, le gardien mulhousien (54 e). Pire, Marques signait un quatrième but (4-1, 78 e). Les dernières minutes n’étaient plus qu’un long calvaire pour des Mulhousiens qui ont littéralement touché le fond ce samedi.
Pierre Chatelus
L'Alsace du 27/09/2009