Schneider a tourné la page
Stéphane Schneider a rapidement fait l’unanimité sous ses nouvelles couleurs de Noisy-le-Sec. Photo Thierry Gachon
Cinq mois après l’avoir quitté, Stéphane Schneider va retrouver cet après-midi (17 heures) le FC Mulhouse. Heureux et épanoui sous son nouveau maillot de Noisy-le-Sec, le gardien assure qu’il n’aura au coup d’envoi aucun regret. Ni aucune nostalgie.
Fidèle à son tempérament de jeune homme affable et plutôt discret, il est parti sans bruit ni fracas. Il aurait pourtant volontiers poursuivi l’aventure au FC Mulhouse, ici en Alsace, entouré de ses potes et de sa famille. Mais les conditions sportives, les seules qui guident aujourd’hui ses pas, n’étaient plus réunies. « Je ne pouvais pas continuer à rester sur le banc, ce n’était pas possible. En tout cas pas à mon âge (24 ans), explique-t-il, en appuyant bien ses mots. L’entraîneur Albert Falette avait son gardien n°1 en tête et ce n’était pas moi. À partir de là… »
Restait encore à persuader sa compagne de boucler les valises et à trouver la destination idoine. Celle qui allait lui permettre de se sentir bien en tant qu’homme mais surtout enfin utile en tant que joueur de foot.
« Sandjak m’a convaincu »
Au final, ce fut Noisy-le-Sec. Un choix qui a pu surprendre certains ( «il y en a pour qui le 93 est synonyme de guerre civile ! »), mais qui s’est pourtant imposé à lui comme une évidence. « Nasser Sandjak, l’entraîneur, me voulait vraiment. Son discours m’a convaincu. Dans son esprit, je partais en tant que gardien titulaire, même s’il ne m’a pas caché que la concurrence concernait tous les postes. Y compris le mien. Mais c’était à moi de montrer ce que je savais faire. » Et sur le terrain, c’est toujours plus facile…
« Champions du monde des nuls »
Ses prestations n’ont en tout cas pas tardé à faire l’unanimité au sein du club parisien. Titulaire lors des quatorze matches de championnat, mais également en Coupe de France, Stéphane Schneider est bien devenu le patron de sa surface de réparation. « Je me sens vraiment bien dans cette équipe de Noisy, poursuit-il. Je suis en confiance et c’est le plus important pour un gardien. J’en ai encore discuté avec mes dirigeants il y a peu, ils sont contents de moi. J’espère désormais garder le cap. J’espère aussi qu’on arrivera bientôt à transformer nos nombreux matches nuls en succès. Si on y arrive, on ne sera pas loin du titre car on est vraiment les champions du monde des matches nuls (9 en 14 matches). »
C’est d’ailleurs après avoir successivement partagé les points avec Besançon, Colmar et Nancy II (soit les trois premiers du classement général) que les Noiséens se préparent à affronter aujourd’hui le FC Mulhouse. « Tous les joueurs ont conscience de laisser filer beaucoup trop d’occasions. C’est pour ça qu’on est vraiment déterminés à renouer avec la victoire. On manque de points. »
Et le nouveau gardien francilien n’est pas le moins bien placé pour savoir que son équipe ne sera pas la seule dans ce cas, tout à l’heure sur la pelouse du stade Salvador-Allende. « J’ai encore assez souvent mes potes du FCM au téléphone et je sais que pour eux, la situation n’est pas très confortable actuellement. Ils ont connu un début de saison tronqué par les absences et ils ont visiblement perdu beaucoup de temps. Mais même si je suis toujours de près leurs résultats, ce ne sont plus mes problèmes (rires) ! »
Chacun sa vie, donc. Celle de Stéphane Schneider est aujourd’hui à Paris, du côté de Montfermeil exactement. « J’y suis comme un poisson dans l’eau, sourit-il. On me demande souvent si je suis nostalgique, comme si je vivais désormais à des milliers de kilomètres ! Mais je ne suis pas quelqu’un qui vit dans le passé et je ne suis pas du genre à ruminer des regrets. J’ai fait un choix, je l’assume pleinement. »
Et si l’Alsace n’est désormais plus qu’à trois heures de Paris en TGV, le gardien n’envisage pour l’instant pas de composter un billet retour.
Pierre Chatelus
L'Alsace du 28/11/2009