«Pas une équipe de Coupe»Alain Dreyfus n'est resté qu'une mi-temps sur le banc, le président a été prié par l'arbitre d'aller voir la suite du match dans les tribunes. (Photo DNA - Marc Rollmann) Le FC Mulhouse passe au huitième tour de la Coupe de France par un trou de souris. Le président Alain Dreyfus croise fort les doigts pour un tirage au sort clément, mercredi, afin d'assurer encore l'un ou l'autre tour supplémentaire dans l'aventure.- On vous a vu sorti du banc par l'arbitre...
- Huit jours avant, ce même arbitre avait déjà arrêté le match entre Bastia et Ajaccio, en CFA... et aucune équipe n'a jamais su pourquoi ! Samedi il n'était vraiment pas bon. Le premier penalty, celui qu'on a reçu, est imaginaire. Le second, celui qu'on reçoit, l'est tout autant. Aucun n'était justifié. Il sifflait à contresens. Mon entraîneur a eu des mots avec lui. A la mi-temps je suis allé le voir.
«L'arbitre m'a demandé
si je préfèrais partir
ou être expulsé...»J'ai préféré me faire expulser moi plutôt qu'Albert (Falette). Moi je m'en moque. A la reprise, quand l'arbitre m'a vu sur le banc, il est venu vers moi et m'a demandé si je préfèrais partir de moi-même où être expulsé... je suis allé dans les tribunes. Attention, je ne dis pas que l'arbitre a favorisé une équipe, il s'en est pris aux deux. Après, quand on voit France-Irlande, on ne s'étonne de rien...
- En dehors de cet épisode, comment avez-vous vécu cette soirée ?
- Difficilement. On n'a pas bien joué. L'autre équipe s'est bien défendue, elle s'est donnée à fond et je suis allé la féliciter après la rencontre. On aurait dû plier le match bien avant. Les joueurs ne mouillent pas le maillot, ils ont fait de grosses fautes. J'attends le tirage au sort, mercredi, en espérant tomber contre un petit. Face à une bonne CFA on ne passera pas ce huitième tour.
- La Coupe de France, cela amène quoi ?
- Dans la carrière d'un joueur, c'est toujours bien. Pour la vie d'un club aussi. Il serait bien de passer deux tours contre de petites équipes, puis de se prendre Marseille, Lyon ou Bordeaux. Je veux aller plus loin dans cette compétition. Il peut toujours y avoir des surprises, regardez ce qui est arrivé à Nantes... C'est la honte, la catastrophe. Si on avait été battu par Sarre-Union, c'était pareil.
- Mais vous en attendez quoi de cette Coupe ?
- Qu'elle remplisse le stade et la caisse, qu'elle nous fasse rêver. Avec un bon tirage on peut toujours espérer aller jusqu'en huitièmes de finale. Bon, je n'y crois pas vraiment... A l'époque, Colmar avait battu Monaco. Le club a toujours une équipe pour la Coupe, avec des joueurs qui se battent, ils peuvent passer encore un ou deux tours.
- Et la vôtre, c'est une équipe pour la Coupe ?
- Non, jusqu'à preuve du contraire. Pour réussir en Coupe de France, il faut des joueurs qui luttent, se donnent, il faut de vrais «pros», des gens qui ont envie de rentrer dedans. Ce n'est pas l'état d'esprit actuel. Dimanche je suis allé à Saint-Louis - contre Oberlauterbach - et il y avait du spectacle, des gars qui courent dans tous les sens...
- La Coupe de France, en plus du championnat, ce n'est pas trop lourd pour un club qui dit vouloir jouer la montée ?
- Pas du tout. Les « pros » jouent jusqu'à trois fois par semaine, qu'on ne me dise pas que deux rencontres c'est trop. Et encore, nos joueurs sont avantagés par rapport aux autres de CFA parce que ce sont des professionnels. En face les gars travaillent dans la semaine. Nos blessés n'ont rien à voir avec l'accumulation des matchs. Et puis, ce sont ceux qui ne vont pas au charbon qui ne prennent pas de coup.
- Ce serait quoi, pour vous, un bon tirage au sort ?
- Une Promotion d'Excellence ou une DH, éventuellement une CFA 2 si le match a lieu chez nous. Je préfère des petites équipes à Troyes : je veux aller le plus loin possible dans cette Coupe de France. Même si on sait qu'on ne la gagnera pas, cela fait rêver. On retient plus les tours passés que les petites équipes qu'on a battues. La Coupe, ce sont des émotions, cela plaît au public.
S.Ba.
Édition DNA du Mar 24 nov. 2009