Football Régnier : « Gagner est le meilleur moyen d’oublier » Thomas Régnier (à gauche) sera encore une fois l’atout offensif n°1 du FCM, demain à Sochaux. Photo JF FreyAncien de la maison sochalienne, le meilleur buteur actuel du FC Mulhouse, Thomas Régnier, disputera demain (15 h) un match à la saveur particulière. Mais pas question pour lui de faire dans le sentimental à l’heure d’un rendez-vous aussi important.
Thomas Régnier, dans quel état d’esprit abordez-vous ce match face au leader sochalien ? La défaite en Coupe de France face à Colmar a-t-elle été difficile à digérer ?
Oui, elle l’a été, pourquoi se le cacher ? Personnellement, ça a été dur. On n’a pas fait un bon match, on a commis trop d’erreurs et on a perdu contre une équipe de Colmar qui en voulait plus que nous. Les SRC ont mérité leur victoire. Et puis une élimination en Coupe de France, à domicile et dans un derby, ce n’est pas anodin. Il a donc fallu digérer tout ça. Mais je me dis que la meilleure manière de totalement gommer cette défaite, c’est de sortir un gros match face au leader Sochaux. Gagner, c’est toujours, quoi qu’il arrive et quel que soit le problème, le meilleur remède.
Ne faudra-t-il tout de même pas conserver ce match face à Colmar dans un coin de la tête pour ne plus commettre les mêmes erreurs ?
Non, car on sait très bien ce qui n’a pas fonctionné le week-end dernier. Il n’y a pas 3000 explications à chercher quand on donne quasiment des buts à l’adversaire. On commet trop d’erreurs d’inattention, voilà tout. Je ne crois pas que notre problème soit lié à un manque d’agressivité ou à autre chose. C’est juste un manque de rigueur. Il est évident que l’on ne peut pas tout faire bien et pratiquer un football de rêve durant 90 minutes à chaque match. Sinon, on ne serait pas en CFA aujourd’hui, mais en Ligue des champions. Une équipe a toujours des points forts et des points faibles. Notre point faible, actuellement, c’est de manquer de rigueur sur certains coups. Il faut donc bosser pour limiter ce nombre d’erreurs.
Est-ce une bonne chose d’affronter le leader, Sochaux, une semaine seulement après une défaite aussi douloureuse ?
Une très bonne chose même. On n’aura pas le temps de cogiter car on va tout de suite comprendre que ce ne sera pas une partie facile. Il faudra être d’emblée à 100 %. Et puis nous aurons tous à cœur de nous racheter après notre mauvaise prestation face aux SR Colmar. Donc je suis plutôt content de jouer Sochaux ce dimanche.
« Il faudra leur rentrer dedans ! »Pour vous, en tant qu’ancien Sochalien, ce match aura-t-il une saveur particulière ?
"Mmmouais", peut-être, dans la mesure où le FC Sochaux est mon club formateur. Mais ça s’arrête là. Je ne vais pas retrouver face à moi des joueurs de ma génération, je ne les connais pas. La seule chose que je vais avoir en tête, c’est de marquer des buts et de gagner.
Quel est votre meilleur souvenir sous le maillot sochalien ?
Sans aucun doute mon entrée en jeu avec l’équipe professionnelle en Coupe de l’UEFA face à l’Olympiakos (Ndlr : le FC Sochaux s’était incliné 1-0, le 17 février 2005). Il devait y avoir 50 000 personnes dans les tribunes et je devais remplacer Santos. Je suis resté dix petites minutes sur le terrain, mais c’était fort, très fort.
Le FC Sochaux devrait être privé de plusieurs titulaires, l’équipe première évoluant dans le même temps en L1. Est-ce une bonne chose ?
Ça ne peut pas être contraignant. Il vaut mieux jouer contre cette équipe que contre un FC Sochaux armé de six ou sept joueurs pros. Cela dit, jeune ou moins jeune, cette équipe sera redoutable. À Sochaux, le jeu est une culture, dans les gènes de chaque joueur. On apprend à manier le ballon et à le faire circuler rapidement tout au long des catégories d’âge. C’est une certitude, le FC Sochaux II ne ressemblera en rien aux autres réserves professionnelles qu’on a pu affronter jusque-là. Ça sera d’un tout autre niveau.
Pour s’imposer face à une telle équipe, il faudra donc aller aussi vite qu’elle…
Oui, il faudra répondre présent dans tous les compartiments du jeu, mais il faudra surtout s’imposer physiquement. Les Sochaliens seront jeunes ? Eh bien tant mieux, il faudra leur rentrer dedans.
Recueilli par Pierre Chatelus
L'Alsace du 25/10/2008