Football / Comment le FC Mulhouse a sorti l’ASIM de la Coupe de France
«Pas volé leur victoire»
Le FC Mulhouse n’a pas succombé devant une équipe de l’ASIM pourtant décidée de frapper un grand coup sur son terrain (2-1). Qualifiés pour la suite en Coupe de France, les Mulhousiens ont confirmé d’indéniables progrés. Laurent Croci et Sébastien Houssin décortiquent ce sommet.Yohann Djidonou a souvent pris le dessus sur Hassan Saghir, qui avait pourtant ouvert la marque. (Photo DNA — Cathy Kohler)Comment avez-vous trouvé ce derby ?
– Sébastien Houssin : Le match était intéressant et intensif. Les deux équipes ont joué le coup à fond. Nous avons produit du beau jeu, mais pas suffisamment.
On s’est créé quelques occasions franches. Le FC Mulhouse avait le monopole du ballon mais n’a pas eu beaucoup d’opportunités.
– Laurent Croci : Je m’attendais à plus d’agressivité de leur part, surtout que mon équipe est composée de jeunes. Je pensais qu’ils allaient réellement nous bousculer. Ce derby était feutré et pas trop passionnant dans l’ensemble.
« Le but illzachois entaché d’un hors-jeu flagrant »Votre équipe a-t-elle été à la hauteur ?
– Laurent Croci : Plus qu’à la hauteur. L’important était d’avoir un bon état d’esprit. L’expérience en face pouvait faire la différence dans ces matchs couperet.
Je suis satisfait de mes joueurs car le but illzachois est entaché d’un hors-jeu flagrant. Nous n’avons pas baissé les bras et prouvé la capacité à réagir.
On a su profiter de leurs faiblesses. Comme leur vitesse n’est pas leur point fort, on a souvent alterné les jeux long et court.
– Sébastien Houssin : On menait au score. Notre prestation était de qualité. Il y avait du contenu et des phases de jeu. L’ASIM a fait bonne figure mais pas assez pour l’emporter. Le FC Mulhouse était supérieur techniquement et plus rapide.
Avez-vous mis en place un plan de jeu ?
– Sébastien Houssin : Non, nous étions dans la configuration de Dijon II (2-0). On voulait continuer sur notre lancée. Défendre en bloc, poser le pied sur le ballon une fois la récupération faite.
Le plan de jeu était le 4-4-2 avec des arguments offensifs à faire valoir. Il n’y avait pas de plan anti-FCM. On était cohérent à ce sujet.
– Laurent Croci : Je voulais que mon équipe s’améliore dans le redoublement de passes dans la profondeur pour les attaquants.
Si on n’amène pas de vitesse dans nos enchaînements, leur défense n’est pas inquiétée. Il fallait aussi bloquer la relance de Hervé Milazzo. On connaît sa qualité de passe. Nous les avons contrariés.
A-t-il fonctionné comme vous le vouliez ?
– Laurent Croci : En deuxième période, l’équipe a eu des manques. Ce sont les défauts de la jeunesse. On manque de métier.
Nous nous sommes précipités dans la dernière passe. C’est par l’expérience et ce genre de matchs que les garçons y arriveront.
Le dernier coup franc du match, Romain Reichstadt le tire dans les bras du gardien alors qu’il aurait fallu garder le ballon comme j’en avais parlé dans les vestiaires. Le jeune le savait, il a demandé pardon.
– Sébastien Houssin : On a une occasion non convertie mais qu’eux mettent au fond. Il n’y a pas eu de surprise, on s’attendait à affronter un adversaire coriace.
Quels sont les motifs de satisfaction ?
– Sébastien Houssin : Malgré notre élimination, on s’est battu collectivement. L’équipe a présenté un bon bloc, comme contre Dijon. On doit continuer dans cette voie.
À nous de concrétiser face à Schiltigheim. Ce ne sera pas facile. On doit se mobiliser. Il faut oublier la Coupe de France et se reconcentrer sur le championnat.
– Laurent Croci : Je retiens notre qualification, tout simplement, tout ayant conservé notre philosophie de jeu. Il y a également des individualités à citer qui se sont mises en évidence.
Je pense à Grégory Pastel, Dorian Diring et Yoann Djidonou, sans oublier l’axe central composé de Jude Varsovie et Wilson Souprayen.
Avez-vous privilégié le jeu ou le résultat sec ?
– Laurent Croci : Les deux. Je ne voulais pas défendre et tomber dans le piège. Les Illzachois auraient pu nous endormir si on avait été passif. Nous avons poursuivi notre projet de jeu. La différence de niveau s’est fait ensuite ressentir.
– Sébastien Houssin : On souhaitait vraiment gagner ce match. Il y avait un plan de jeu à suivre pour y arriver. Pour obtenir un bon résultat, il faut jouer. On se projette en avant pour être décisif dans nos attaques.
Redoutiez-vous particulièrement un joueur dans le camp d’en face ?
– Sébastien Houssin : On savait que le FC Mulhouse possède des gars rapides en attaque, comme Sidney, notamment. Ce sont des éléments intéressants. Nous connaissions les joueurs visiteurs.
– Laurent Croci : Hassan Saghir par sa faculté à proposer des appels et Régis Kittler. Il fallait éviter de commettre des fautes aux abords de la surface et ainsi provoquer des coups francs. Kittler est adroit dans cet exercice.
II y avait l’expérience de Hervé Milazzo et ses montées sur les coups de pieds arrêtés. Il y avait donc du répondant à l’ASIM. S’ils ne se sont pas exprimés pleinement, c’est à cause de nous.
Est-ce l’équipe la plus méritante qui s’est imposée ?
– Laurent Croci : La qualification est logique par rapport à la physionomie des débats. Elle est allée à l’équipe qui avait plus de qualité.
– Sébastien Houssin : Ils n’ont pas volé leur victoire. Les Mulhousiens ont été plus forts sur ce match. Nous n’avons pas démérité. Cela aurait pu tourner en notre faveur et basculer sur des détails.
N.S.
DNA 04/10/2011