par fcm Ven 4 Sep 2009 - 11:27
football / Cfa : Besançon rc
Jusqu'ici tout va mal
L'ancien jurasudiste Yannick Goyon évoque « un énorme gâchis » / Archives Nicolas Dargaud
Sauf coup de pouce de la municipalité, le club bisontin est proche d'un dépôt de bilan
C'était le samedi 16 mai face à Raon L'Etape, à Léo Lagrange. Ce jour-là, Besançon s'envolait enfin vers le National… Trois mois plus tard le BRC joue toujours en CFA, le président Vincent Diaz a délégué ses pouvoirs et le spectre d'un dépôt de bilan se fait chaque jour plus menaçant.
Entraîné dans une spirale financière infernale comme en ont connu tant d'associations sportives, le club phare de la capitale comtoise menace de rendre l'âme après un plus d'un siècle d'existence. Le point au 4 septembre.
1. L'impasse financière
Plusieurs chiffres ont été annoncés ces dernières semaines. Réuni hier soir, le conseil d'administration a officialisé un déficit de 240 000 euros, auxquels il faut ajouter 60 000 euros de créance, des salaires non versés et le budget prévisionnel à venir (autour de 300 000 euros). Autant dire un vrai casse tête financier qui rend pour l'heure impossible toute forme d'équilibre.
Suspendu aux lèvres de la municipalité (voir ci dessous), le président délégué Denis Baud et son bureau planchent sur plusieurs solutions d'urgence. Hier soir, ils ont soumis l'idée aux joueurs de baisser leur salaire de 20 %, à l'image de ce qu'a fait Bourgoin la semaine passée dans le Top 14. Une proposition loin de faire l'unanimité dans le vestiaire.
2. Que va faire la mairie ?
C'est LA question. Si la municipalité bisontine ne met pas la main à la poche dans les prochains jours, le BRC est condamné à une mort certaine. Les dirigeants croisent toujours les doigts pour une subvention exceptionnelle de 250 000 euros, laquelle permettrait de revenir à un relatif équilibre financier. François Bourgoin, qui doit rencontrer le maire Jean-Louis Fousseret sous peu, s'attend à des tractations difficiles. Sans le déclarer publiquement, la mairie est prête à faire un effort à la seule condition que les dettes soient épongées. Elle demande par ailleurs que le budget soit ramené à hauteur de 1,2 millions d'euros, « une opération impossible » selon Bourgoin.
3. Qui à la présidence ?
Vincent Diaz a priori sur le départ (aux dernières nouvelles, il ne briguait pas de nouveau mandat), toute la question est aujourd'hui de savoir qui prendra sa succession au mois d'octobre. Hier tard dans la soirée, une date devait être fixée pour cette future assemblée générale élective. Dans la cacophonie ambiante, et en attendant d'y voir plus clair financièrement, les prétendants ne se bousculent pas. La piste la plus chaude mène actuellement à François Bourgoin, déjà président du BRC de 1992 à 1995.
4. Quand la situation va t-elle se débloquer ?
Personne n'est vraiment en mesure d'y répondre aujourd'hui. « Ça va bouger très vite et il faut s'attendre à de nouveaux rebondissements » annonce un proche du club. En attendant l'assemblée générale extraordinaire et la composition d'un nouveau bureau, certains évoquent ici et là la date couperet du lundi 7 ou du mardi 8 septembre fixée par la municipalité. En cas de budget plus équilibré, elle serait alors prête à aider le club. Dans le cas contraire, il serait difficile d'éviter le dépôt de bilan. Près de cinq cents joueurs seraient alors livrés à eux-mêmes, les éléments sous contrat étant libres de signer là où ils le souhaitent.
Benoit Mouget
Goyon: « Vraiment pesant »
Comme ses coéquipiers, Yannick Goyon assiste impuissant à la longue agonie du BRC. L'ancien capitaine de Jura Sud dénonce « un énorme gâchis », attend toujours des comptes de ses dirigeants et espère être fixé au plus vite sur l'avenir du club. « Ça devient difficile mentalement. On nous dit des choses depuis trois mois et deux jours après, on entend systématiquement une autre version. On n'a jamais la vérité (...) Pour se concentrer sur le sportif, c'est dur. »
Le défenseur affirme être tombé de haut en mai quand la rumeur d'une rétrogradation administrative s'est fait jour. « J'ai peut-être été naïf sur ce coup mais honnêtement, je ne m'y attendais pas. On n'en savait rien du tout, on a fêté la montée, c'était l'aboutissement de plusieurs années de boulot… Le plus énervant dans l'histoire c'est que personne ne nous a parlé des difficultés que connaissait le club alors que les dirigeants savaient. Ce n'est pas très classe. » Yannick Goyon rappelle « être un salarié comme un autre, à qui on a fait signer un contrat. On ne nous a jamais faits de cadeau jusqu'ici à nous, les joueurs. Les dirigeants sont exigeants avec nous, OK : mais qu'ils comprennent qu'on le soit avec eux aussi. On est impayé depuis deux mois, on ne nous tient pas au courant. C'est vraiment pesant. »
le progrès