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Football / Coupe de France (8e tour): le Racing s'incline (2-4) face à Sedan
La leçon des spécialistes
Face à une équipe sedanaise sans complexe dès qu'elle aborde la Coupe, le Racing a logiquement été éliminé. Comme l'an passé, l'aventure strasbourgeoise en Coupe de France aura tourné court.
Le Racing était prévenu. Face à des Sedanais qui se posaient en véritables spécialistes de la Coupe de France - avec deux finales et autant de demi-finales disputées ces dix dernières années -, il fallait sortir le grand jeu. Pendant 90 minutes, voire 120.
Or hier soir, si les Strasbourgeois n'ont pas démérité, ils ont une nouvelle fois montré deux visages. Le premier, plutôt attrayant, en première mi-temps. Et un deuxième beaucoup moins tranchant en seconde.
« Une vraie faillite défensive »
« Je suis très déçu, on a manqué de maturité, de personnalité. Ce soir, c'est une vraie faillite défensive. Prendre quatre buts c'est trop, beaucoup trop, surtout à domicile », exposait Jean-Marc Furlan, qui n'hésitait pas à parler de « catastrophe » à l'issue de la rencontre.
Les débats avaient pourtant bien débuté. Kandia Traoré manque d'ouvrir le score dès la 3e minute. Et malgré quelques percées menées par Scaramozzino, le latéral gauche ardennais, ce sont les Strasbourgeois qui se montrent les plus entreprenants dans ces premières minutes.
Carlier, qui rate une énorme opportunité, puis James Fanchone - dont la frappe trouve le poteau - sont même à deux doigts de trouver les filets ardennais.
Le réveil des Sangliers
Mais ces occasions manquées ont le don de réveiller les Sangliers. Et après vingt minutes en faveur du Racing, les Sedanais commencent à montrer le bout de leurs crampons, via un trio Allart, Eudeline, Tiberi bien en jambes.
Et malgré deux exploits de Gurtner, auteur d'un bon match hier soir, Sedan ouvre logiquement le score grâce à une magnifique réalisation d'Allart, étrangement seul dans la surface (34e).
Dès lors, le match s'emballe. Ducrocq fait honneur à son numéro 10, en permettant à son équipe d'égaliser, grâce à un relais avec Jean-Alain Fanchone. C'est ensuite Carlier qui donne l'avantage aux Ciel et Blanc - de la tête -, sur un coup franc tiré par l'inévitable Cohade.
Les Strasbourgeois semblent dès lors avoir fait le plus dur, mais c'est mal connaître une équipe ardennaise pas vraiment réputée pour baisser les bras. Surtout en Coupe et surtout face à une équipe strasbourgeoise en quête de confiance.
Le RCS a d'ailleurs à peine le temps de savourer son avantage qu'il s'est déjà envolé. La faute cette fois au défenseur central Paul Baysse, qui reprend victorieusement un coup franc tiré par Damien Tiberi. En seconde période, les deux équipes repartent avec les mêmes intentions. Avec, d'un côté, une équipe du Racing qui a la possession du ballon et qui tente de pousser - de manière trop brouillonne - et de l'autre une équipe ardennaise qui procède par contre.
« C'est très grave »
A ce petit jeu, ce sont les Sangliers, après un corner mal repoussé, qui réussissent à marquer leur 3e but de la soirée. « On s'est fait prendre en contre et c'est très grave. Pelé, Shereni et Marcos ont terriblement manqué ce soir », pestait un Furlan « très en colère » dans les vestiaires.
Sur une énième contre-attaque, Allart part dans le dos de la défense strasbourgeoise. Hors jeu ou pas, l'arbitre assistant ne lève pas son drapeau et l'attaquant sedanais gagne cette fois son duel face à Gurtner.
De quoi plier le match, à dix minutes de la fin. « Ce soir, on savoure », exposait Landry Chauvin, l'entraîneur ardennais, tout heureux de ce nouveau coup d'éclat. Sedan tient sa qualification. Pour le Racing, l'aventure aura, comme l'an dernier, tourné court...
Barbara Schuster
Ali-Samy Yachir a résilié à l'amiable le contrait qui le liait au Racing. Le joueur venu de Montpellier n'entrait pas dans les plans de Jean-Marc Furlan. Il a disputé trois matchs sous les couleurs strasbourgeoises.
dna
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Le film du match
Le film du match
RACING 2
SEDAN 4
Stade de Meinau. Mi-temps : 2-2. Pelouse : bon état. Arbitre : M. Lannoy.
Les buts : Ducrocq (36e), Carlier (43e) pour Strasbourg ; Allart (34e, 78e), Baysse (44e), Le Moigne (69e) pour Sedan.
Avertissement : Cohade (55e, semelle sur Oliveira) pour Strasbourg.
RACING : Cassard - Szelesi, Weber, Paisley (cap.), J.-A. Fanchone - Lacour, Ducrocq (80e, Zenke), Cohade - J. Fanchone (85e, Mathlouthi), Carlier, Traoré. Entraîneur : Jean-Marc Furlan.
SEDAN : Regnault - Stinat (cap.), Baysse, Gharzoul, Scaramozzino - Eudeline, Oliveira, Sidibé, Le Moigne, Tiberi - Allart. Entraîneur : Landry Chauvin.
3e : percée de J. Fanchone côté gauche, qui décale Traoré. L'Ivoirien s'emmêle les pinceaux. La défense sedanaise repousse sur... Cohade, qui tente sa chance aux 20m plein axe. Regnault s'interpose.
12e : Traoré pénètre dans la surface, après un centre de « Jaf ». Il remise parfaitement de la tête pour Carlier, qui contrôle, puis frappe. Au-dessus.
27e : après une mauvaise relance de Paisley, Eudeline intercepte et lance Allart. Parti seul au but, l'attaquant sedanais perd son duel face à Gurtner.
32e : nouveau duel gagné par Gurtner, qui repousse un tir de Tiberi que tout le stade voyait au fond des filets strasbourgeois.
34e : nouvelle ouverture d'Eudeline, qui sert Allart à l'entrée de la surface, dont l'enchaînement contrôle de la poitrine - volée en pivot qui fait mouche (1-0).
36e : sur ce une-deux avec « Jaf », Ducrocq reprend du gauche aux 30m et trompe Regnault d'un tir croisé (1-1).
43e : coup franc côté droit, tiré par Cohade qui trouve la tête de Carlier dans le paquet. Ce dernier décroise sa tête, qui finit dans le petit filet de Regnault (2-1).
44e : coup franc sedanais coté droit, après une faute de Cohade. Tiberi sert Baysse, qui trompe Gurtner en inscrivant un but d'une belle tête décroisée (2-2).
60e : nouvelle intervention décisive de Gurtner sur Allart, parti en contre attaque.
69e : après un corner mal repoussé par la défense strasbourgeoise, Le Moigne reprend, de la tête, un centre de Stinat (3-2).
78e : Allart, bien lancé par Eudeline, part seul au but. Cette fois, Gurtner perd son duel (4-2).
Ba. Sch.
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Un homme dans le match
Gurtner n'a rien pu faire
L'habituelle doublure de Cassard s'est révélée plutôt à son affaire. S'il a encaissé quatre buts, le natif de Saverne n'a paradoxalement pas grand-chose à se reprocher pour sa deuxième sortie de la saison et, sans doute, la dernière.
Franchement dans le frigo de la Meinau, Régis Gurtner a eu bien du mérite. Certes, il avait eu le temps de s'échauffer voilà trois semaines, pour sa première sortie officielle avec les pros lui qui a débarqué à l'été 2004 au Racing en provenance de Haguenau et de l'école des gardiens de but qu'y organise Albert Stoeckel.
Mais ce match inaugural était intervenu face à Sannois-St-Gratien et il n'était pas question alors de se prendre les pieds dans le tapis face à un adversaire presque résigné d'entrée (6-0). Hier, donc, les affaires sérieuses ont véritablement commencé pour lui.
Il s'est agi de se coltiner un pensionnaire de L 2, guère enclin à se livrer, prêt à déclencher le contre et à le mettre sur les charbons ardents. Dans la «caillure» alsacienne, on a rêvé situation moins inconfortable.
D'autant que le Racing a plutôt maîtrisé pendant les vingt premières minutes, ce qui a largement laissé le temps de se laisser engourdir par le froid dès lors que l'intéressé avait opté pour le short. En guise d'activité, le portier a dû se contenter de deux centres à intercepter, l'un d'Oliveira (8e), l'autre de Scaramozzino (11e).
Par la suite, c'est l'exercice, du tête-à-tête qui lui a été proposé de réviser. Et en la matière, les gammes habituellement déclinées avec la réserve - plus de 80 matches avec la CFA - ont été parfaitement récitées.
Il a jailli dans les pieds d'Allart, lancé après une mauvaise relance de Paisley (27e). Il a été l'auteur d'une parade pleine d'à-propos quand Tiberi est venu à sa rencontre pour un nouveau face-à-face (31e). La défense donnait alors des signes de faiblesse face à la tactique du hérisson ardennais.
La suite s'est révélée bien cruelle pour celui qui doit se contenter de la doyenne des épreuves pour vivre pleinement sa carrière professionnelle. Le but d'Allart à la suite d'un somptueux enchaînement a été imparable, le ballon achevant sa course en pleine lucarne (34e).
La tête de Baysse, décroisée, déclenchée à la limite de ses six mètres, a été un casse-tête trop épineux, bien qu'il a pu toucher le cuir du bout du gant (44e). Et de la même manière, lorsque Le Moigne a permis aux Sangliers de prendre définitivement l'avantage (69e), Gurtner a eu des allures de gardien abandonné par sa défense en mal de vigilance et de dureté.
Bien sûr, on pourra toujours lui reprocher un petit manque de promptitude, dans la dernière ligne droite, quand Allart est venu à sa rencontre pour mettre fin au suspense (78e). Mais c'est oublier qu'il doit ce matin se préparer à un long tunnel, entre entraînement avec les pros, apparitions sporadiques du côté de Geispolsheim avec la réserve et l'angoisse de voir son contrat s'achever à l'été 2009. Au regard de ce qu'il a pu montrer hier, il serait passablement injuste de le voir achever son histoire avec le RCS sur une élimination pleine de frustration.
Fr.N.
Dernière édition par fcm le Sam 13 Déc 2008 - 11:50, édité 1 fois